Lauréate du Prix SOPHOT 2016
Exposition : 18/05/2016 au 09/07/2016
Du mercredi au samedi de 13h30 à 18h30
Galerie FAIT & CAUSE
58 rue Quincampoix, 75004 Paris - Tél. +33 (0)142742636
En 2008, Bénédicte Desrus découvre la Casa Xochiquetzal, une maison de retraite pour prostituées située à Mexico. Fascinée et intéressée par l’histoire de ces femmes, elle souhaite mieux les connaître et garde à l’esprit cette question :
Que deviennent les prostituées quand elles vieillissent ?
Elle décide alors de réaliser un reportage sur cette auberge unique en Amérique latine. 26 femmes, âgées de 55 à 86 ans, ont trouvé refuge à la Casa Xochiquetzal. Elles n’avaient nulle part où aller pour passer leurs vieux jours. Depuis sa création en 2006, plus de 300 femmes ont été hébergées dans cette grande maison coloniale. Ici, elles ont un toit pour dormir, plusieurs repas par jour et des soins médicaux gratuits. Pour la majorité d’entre elles, c’est la première fois de leur vie.
Elles participent également à des ateliers, à des groupes de réflexion pour faire valoir leurs droits et à des cours afin de les aider à reprendre confiance en elles et ainsi affronter les traumatismes du passé. En marge de la société, souvent sans contact avec leur famille, très fragilisées par l’âge et par de nombreuses pathologies, elles tentent néanmoins de retrouver leur dignité. Les photographies de Bénédicte Desrus captent la dignité de ces femmes et mettent en évidence leur courage et les histoires qu’elles ont à partager avec une société qui les a rejetées. Elles nous montrent que les personnes les plus marginalisées ont beaucoup à nous apprendre. Ce reportage invite le public à porter un autre regard sur les droits des femmes, sur la discrimination et les stéréotypes des travailleuses du sexe et invitent à une réflexion sur les préjugés les concernant. Il vise aussi à diffuser le travail de la Casa Xochiquetzal afin d’inspirer ailleurs des initiatives similaires. Pendant 4 ans, Bénédicte Desrus a photographié ces femmes dans leur quotidien, avant d’inviter l’écrivaine mexicaine Celia Gómez Ramos à découvrir la Casa Xochiquetzal.
En 2012, elles ont lancé ensemble le projet du livre, Las Amorosas Más Bravas (Les Amoureuses les plus vaillantes). En mars 2014, l’ouvrage texte-image, a été publié et tiré à 1000 exemplaires au Mexique.
Une partie des ventes du livre est reversée à la Casa Xochiquetzal afin d’améliorer les conditions de vie des résidentes ; le projet vise aussi à susciter des dons.
Mais le principal objectif reste de sortir ces femmes de l’anonymat et de les rendre visibles aux yeux d’une société qui les a longtemps ignorées. En somme ce reportage est un hommage à la vieillesse et à la dignité humaine.
Bénédicte Desrus