Lauréat du Prix SOPHOT 2017
Exposition : 16/05/2017 au 13/07/2017
Du mercredi au samedi de 13h30 à 18h30
Galerie FAIT & CAUSE
58 rue Quincampoix, 75004 Paris - Tél. +33 (0)142742636
https://www.christophehargoues.fr
Dans une résidence entièrement médicalisée, quarante-cinq personnes sont accueillies, toutes atteintes de maladies dégénératives lourdes. Près de quatre années ont été nécessaires pour réaliser ces portraits. Onze résidents ont participé à ce projet; trois sont décédés : Laurent, Olivier, Julien.Une résidence immense, à l’écart de toute commune, parcourue d’un dédale de couloirs bordé d’amples baies vitrées. C’est là que sont accueillies quarante-cinq d’autres. Médecins, infirmiers, aides-soignants encadrent les résidents, tous atteints de maladies neuromusculaires dégénératives ; parmi ceux-ci, certains sont là depuis peu, d’autres depuis plus de vingt ans…
Au sein de ces quelques mille mètres de couloirs, les aides-soignantes se déplacent à vélo ; les résidents, eux, ajustés dans leurs fauteuils roulants électriques vont et viennent posément. Qui allant de sa chambre à celle d’un ami, de cette dernière au foyer ; qui du foyer au réfectoire, pour enfin retourner à sa chambre. Chacun d’entre eux possède sa propre pièce : son cocon, son univers ; concentré d’images, de souvenirs, de passions. Le silence y est prédominant, la parole, elle, est rendue parfois difficile, voire impossible par la maladie et sa lente évolution. La dépendance est omniprésente, et le dénouement connu. C’est un monde à part, où la perception du temps et de l’espace est altérée, transformée : tantôt comprimée, tantôt distendue.
Resituée dans leur chambre médicalisée, cette représentation photographique est tout d’abord l’expression d’un souhait, d’une passion révélée, d’un fantasme avoué ou tout simplement d’une vérité cachée. Une fois retenue, cette évocation occupe tout l’espace physique de la pièce ; elle l’envahit littéralement afin d’aboutir à une vision où l’imaginaire et l’illusoire supplantent la condition humaine et le tangible.
Christophe Hargoues