Miki KRATSMAN
Editeur : RADIUS BOOKS et PEABODY MUSEUM PRESS
Année de parution : 2016
Le photojournaliste israélo-argentin Miki Kratsman a travaillé pendant trois décennies dans les territoires palestiniens occupés. Dans The Resolution of the Suspect, Kratsman recontextualise plus de trois cents clichés, pris à l’origine pour illustrer la presse, afin de documenter les réalités de la vie quotidienne des Palestiniens sous l’occupation israélienne. The Resolution of the Suspect tente de combattre et d’illustrer les conditions de danger et de suspicion qui caractérisent la vie dans les territoires palestiniens, une dynamique qui s’est instaurée depuis le début de la première intifada en 1987. Et même si le livre de Kratsman est une exploration du climat visuel dans les territoires occupés, il constitue également une enquête sur la nature de la représentation et du photojournalisme. Le texte approfondi et nuancé d’Ariella Azoulay offre une analyse et un commentaire personnel sur le travail de Kratsman.
The Resolution of the Suspect est divisé en plusieurs sections, chacune montrant le photographe expérimentant une méthode documentaire différente, ce qui permet à Kratsman de mettre en lumière la nature transformatrice de la photographie, sa capacité à faire endosser au spectateur innocent le rôle de suspect, de protagoniste ou d’antagoniste. Le médium encadre la réalité, construit une narration. Les Palestiniens sont photographiés à distance, avec un rendu flou et un grain important, et ce choix esthétique diffuse une atmosphère inquiétante de soupçon (hors de tout contexte réel). D’autres images montrent des groupes d’hommes recherchés pour délits (et que L’État israélien souhaite assassiner) qui suggèrent une sorte de temporalité photographique. Le visage des hommes exécutés par la suite est entouré au marqueur. L’effet est troublant.
La dernière partie de The Resolution of the Suspect est celle qui a le plus d’impact. Out of Frame (hors cadre) présente des portraits de Palestiniens qui sont restés « anonymes dans l’espace public israélien ». Kratsman poste ces photographies sur une page Facebook intitulée « Gens que j’ai rencontrés », invitant les visiteurs à identifier ces personnes et à donner des renseignements sur ce qu’il est advenu d’eux. Ces commentaires figurent également dans le livre. Out of Frame souligne la complexité du projet de Kratsman, qui ne trouve son aboutissement qu’avec la “participation active” des spectateurs, qui sont pleinement impliqués dans ce travail. Ariella Azoulay explique ce que cela implique : « Cela ne consiste pas simplement à éprouver un sentiment de solidarité envers ceux qui sont nés vulnérables et défavorisés, mais à comprendre que les constituants de votre propre citoyenneté sont le ciment de cet état de fragilité, qui les expose aux catastrophes. » Bien qu’Ariella Azoulay parle des citoyens israéliens, la portée de ses propos est universelle. Et c’est un rappel puissant du pouvoir de sensibilisation que détient la photographie.
Elana Kates
The Resolution of the Suspect est divisé en plusieurs sections, chacune montrant le photographe expérimentant une méthode documentaire différente, ce qui permet à Kratsman de mettre en lumière la nature transformatrice de la photographie, sa capacité à faire endosser au spectateur innocent le rôle de suspect, de protagoniste ou d’antagoniste. Le médium encadre la réalité, construit une narration. Les Palestiniens sont photographiés à distance, avec un rendu flou et un grain important, et ce choix esthétique diffuse une atmosphère inquiétante de soupçon (hors de tout contexte réel). D’autres images montrent des groupes d’hommes recherchés pour délits (et que L’État israélien souhaite assassiner) qui suggèrent une sorte de temporalité photographique. Le visage des hommes exécutés par la suite est entouré au marqueur. L’effet est troublant.
La dernière partie de The Resolution of the Suspect est celle qui a le plus d’impact. Out of Frame (hors cadre) présente des portraits de Palestiniens qui sont restés « anonymes dans l’espace public israélien ». Kratsman poste ces photographies sur une page Facebook intitulée « Gens que j’ai rencontrés », invitant les visiteurs à identifier ces personnes et à donner des renseignements sur ce qu’il est advenu d’eux. Ces commentaires figurent également dans le livre. Out of Frame souligne la complexité du projet de Kratsman, qui ne trouve son aboutissement qu’avec la “participation active” des spectateurs, qui sont pleinement impliqués dans ce travail. Ariella Azoulay explique ce que cela implique : « Cela ne consiste pas simplement à éprouver un sentiment de solidarité envers ceux qui sont nés vulnérables et défavorisés, mais à comprendre que les constituants de votre propre citoyenneté sont le ciment de cet état de fragilité, qui les expose aux catastrophes. » Bien qu’Ariella Azoulay parle des citoyens israéliens, la portée de ses propos est universelle. Et c’est un rappel puissant du pouvoir de sensibilisation que détient la photographie.
Elana Kates
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www.pqev.org
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