S’ÉLEVER AU MILIEU DES RUINES, DANSER ENTRE LES BALLES

Maryam Achrafi


Editeur : Hemeria
Année de parution : 2021
Nombre de pages : 300
Langue : Anglais, Français
ISBN 13 : 9782490952151



J’ai choisi en pleine conscience de me positionner derrière les lignes de front pour observer ce qui se déroule au sein de ces zones « grises » de la guerre. Mon but ? Celui de partager la vie au jour le jour des soldats engagés dans le conflit et de tous ceux qui ont choisi de rester et de continuer à vivre parmi les ruines, malgré les combats et la situation très précaire qui leur est imposée. C’est en mettant au jour ce contexte que les émotions et les sentiments peuvent naître, dans ces gestes simples, ces poses, ces danses joyeuses, ces moments d’intimité. Mon intention est toujours de me faire oublier, pour que seule la vérité de la lutte et de la résilience de ces gens puisse demeurer. Pour compléter le corpus photographique, j’ai demandé à Allan Kaval, journaliste au Monde, qui vient de recevoir le prix Albert Londres, à Kamran Matin, professeur associé au sein du département des relations internationales à l’Université du Sussex, à Carol Mann, sociologue spécialiste des questions de genre au sein des conflits armés, chercheuse associée à l’université Paris 8 et directrice de l’association Women in War, ainsi qu’à Mylène Sauloy, qui documente la guerre au Kurdistan et au Rojava depuis 1998 via la publication d’articles et la réalisation de films documentaires, d’expositions et bientôt d’un roman graphique, qu’ils apportent leur contribution écrite et leur très grande connaissance des sujets abordés dans mon ouvrage.

Maryam Achrafi

 

Maryam Ashrafi est une photographe documentaire qui croit aux projets à long terme. Son travail met un visage sur une guerre : la Syrie et sur un enjeu géopolitique stratégique pour la région : le Kurdistan, qui ont été largement commentés mais qui restent très lointains pour un Occident qui les a avant tout perçus par le prisme de la question des réfugiés. Maryam témoigne de la guerre à sa manière, en insistant sur ses complexités et sur la construction efficace, au sein notamment des forces armées kurdes, d’un nouveau modèle social basé sur l’égalité entre les sexes puisque les femmes y occupent les mêmes rôles que les hommes, à contrario de ce qu’il se passe dans d’autres parties du monde ou d’autres sphères sociales. Ceci explique pourquoi, au fil des ans, sa démarche l’a conduite à retourner aux mêmes endroits, afin de montrer le pouvoir unique de la résilience d’un peuple meurtri et de sa volonté de vivre, toujours en quête d’espoir et d’un changement. Elle est ainsi convaincue que documenter les conflits et les conséquences de la guerre est vital pour mettre à disposition du monde des preuves et des témoignages qui seront demain nécessaires pour construire la paix sur la base d’une réalité avérée et factuelle.