LES TALIBES, ESCLAVES DES TEMPS MODERNES

Mario CRUZ


Editeur : Auto-édité, en collaboration avec FotoEvidence
Année de parution : 2016


«Talibé» est un terme arabe qui veut dire disciple. Au Sénégal, ce qui était autrefois un système d’éducation respectable est aujourd’hui devenu une entreprise d’exploitation d’enfants. Tous les jours, des talibés de 5 à 15 ans mendient dans les rues pendant huit heures par jour, avant de rentrer dans leurs habitations de fortune, des «daaras» surpeuplés et sordides. Ils seraient environ 30.000 dans la seule région de Dakar et 50.000 dans tout le pays. Nombre d’entre eux ont des maladies de peau, des problèmes respiratoires, des parasites dans l’estomac ou contractent le paludisme. Peu éduqués, ils sont les victimes d’un système esclavage moderne. La longue tradition d’envoyer des garçons étudier dans des internats coraniques au Sénégal s’est effondrée durant la dernière décennie. Le système a radicalement changé, incontrôlable. Des milliers de soi-disant enseignants utilisent aujourd’hui l’éducation religieuse comme une couverture pour l’exploitation de ces enfants. Les abus sur les talibés sont bien connus, mais cachés derrière les portes des daaras. Les marabouts sont bien conscients que leurs actions sont criminelles et il est donc difficile d’y accéder, même pour les policiers. Ces enfants sont lourdement traumatisés, mais la société sénégalaise n’y prête pas attention. Ils font partie du décor quotidien. Mario Cruz a infiltré ce monde sombre et violent des daaras, où les rêves des enfants sont étouffés par la peur.