LA MARCHE DE L'OCÉAN

Felipe FITTIPALDI


Editeur : D’une rive à l’autre
Année de parution : 2023
Nombre de pages : 84
Langue : Français
ISBN 13 : 9782956940968



Des forêts à l’océan

Après S’enforester, Andrea Olga Mantovani et Baptiste Morizot ( août 2022), les Éditions d’une rive à l’autre continuent d’analyser la crise environnementale en consacrant une de leurs prochaines parutions au devenir des littoraux menacés par la montée des eaux et l’érosion côtière. La marche de l’océan réunit le travail de Felipe Fittipaldi, photographe, et celui de Marie-Hélène Ruz, géomorphologue.

Atafona et le recul du littoral

Le littoral a toujours été en constante évolution, mais notre époque est marquée par l’accélération de son érosion. Des processus qui prenaient autrefois des milliers d’années sont maintenant observés en une seule génération.
Prise en étau entre la montée des eaux et l’érosion côtière, Atafona est devenue le symbole de ce double phénomène. C’est dans cette ville brésilienne, où le temps semble s’accélérer, que Felipe Fittipaldi ancre son travail depuis 2014. En une cinquantaine d’années, plus de 500 maisons ont été détruites par les vagues En 2022, la mer a avancé de 12 mètres sur la ville.
Un phénomène principalement d’origine anthropique, mais intensifié par l’élévation du niveau de la mer. Atafona est située à l’embouchure du Paraíba do Sul, un fleuve qui alimente Rio de Janeiro et São Paulo, les deux plus grandes villes du pays. La déviation des eaux pour les besoins croissants de la population, de l’industrie et de l’agriculture a entrainé une réduction du débit fluvial et de la bande de sable qui formait autrefois une barrière protectrice entre Atafona et l’océan.

Photographie & géomorphologie

Les photographies de Felipe Fittipaldi nous immergent dans le quotidien et le paysage d’une population subissant de plein fouet la montée des eaux, tandis que Marie-Hélène Ruz élargit notre point de vue. En tant que spécialiste du littoral, elle utilise son expertise et les outils de sa discipline pour expliquer un tel phénomène sur le temps long : celui de l’évolution des paysages et des rapports que l’homme entretient avec son milieu.

 

 

 

LE PHOTOGRAPHE

Felipe Fittipaldi, photographe brésilien, vit à̀ Vancouver et collabore régulièrement avec la presse internationale. Depuis 2014, il mène un travail photographique en profondeur sur la relation complexe qui lient une communauté à son environnement menacé par la destruction. Les photographies choisies pour La marche de l’océan sont issues du projet, « Eustasy » (2014 – 2023), réalisé à Atafona. Ses photographies sont les témoins de paysages qui disparaissent et confirment les bouleversements brutaux et rapides dus au changement climatique et à la surexploitation des ressources naturelles. Ce travail a obtenu le soutien de la National Geographic Society et a été récompensé par Grand Prix ISEM 2022 – Images Singulière – ETPA – MEDIAPART et le World Report Award 2022 – Festival della Fotografia Etica.

L’AUTEURE

Marie-Hélène Ruz est professeure de géographie physique à l’Université du Littoral Côte d’Opale. Membre du Laboratoire d’Océanologie et de Géosciences, elle concentre ses travaux de recherche sur l’évolution des littoraux sableux des Hauts-de-France. Elle a récemment dirigé un projet de recherche pluridisciplinaire « Quel littoral dans cinquante ans ? Co-construction de stratégies d’adaptation au changement climatique en Côte d’Opale. », sur la perception des habitants de communes littorales qui font face à un recul du trait de côte mettant en péril leurs maisons. Ses 35 années de recherche sur la géomorphologie et les risques littoraux sont devenus aujourd’hui essentiels pour la préservation des côtes.