KURSAT BAYHAN
Editeur : PHOTO BOOK CORNER
Année de parution : 2013
AWAY FROM HOME
(LOIN DE LA MAISON)Par vagues successives, les migrations internes ont défini la structure sociale des mégapoles turques. Venus de l’Est du pays pour fuir la pauvreté, la rudesse climatique ou les tensions politiques et ethniques, les exilés précaires que Kursat Bayhan a rencontrés dans un hôtel miteux du quartier d’Eminönü, à Istanbul, sont principalement des hommes, parfois diablement jeunes, serrés les uns contre les autres dans des chambres dégarnies, arpentant les rues animées ou se retapant autour de verres rebondis remplis d’un thé salvateur. Ses portraits alternent les plans serrés et les vues plus larges, permettant de saisir des parcelles de la ville, parfois en débris, fragile, abasourdie par la neige, toujours éphémère. Transitoire, comme l’hiver, comme devrait l’être la condition de ses hommes qui ont quitté femme et enfants dans l’espoir de leur assurer une vie plus douce. Des rares témoignages d’à peine deux phrases qui parsèment l’ouvrage, on apprend cependant que certains sont là depuis vingt ans, travaillant un nombre extravagant d’heures pour des sommes dérisoires. L’impression est mate et pâle, fondant les jours dans les nuits, noyant l’été dans l’épaisseur de l’hiver, évoquant un futur incertain. Compilées dans des petites pages d’une vingtaine de centimètres reliées avec soin, les photographies abordent le sujet avec respect. Si les expressions sont sévères et les corps abattus, ils restent fiers, remontés. Avec ses conditions âpres, l’Anatolie apprend la résilience. Kursat Bayhan y fait un détour en couverture et en fin d’ouvrage, inscrivant toute cette bataille dans la quête d’un ailleurs qui ne diffère jamais vraiment du point de départ. AWAY FROM HOME Successive waves of internal migration have defined the social structure of large Turkish cities. Fleeing the poverty, harsh climates and political and ethnic tensions of the East, the exiles photographed by Kursat Bayhan in a seedy hotel in the Eminönü district of Istanbul, are mostly men, some of them unbelievably young, crammed together in bare rooms, roaming the busy streets and regaining their strength with big, full glasses of tea. His portraits alternate between close-ups and wider shots showing parts of the city, dilapidated, fragile, covered in snow.
These men have left their wives and children behind in the hope of providing a better life for them. Through brief testimonies scattered throughout the book, we learn that some of them have been there for twenty years, working excessive hours for pitiful sums of money. The printing is dull and pale, blending days and nights, the summer disappearing into the thick of winter, calling to mind an uncertain future.
Bound into a smallish and finely made book, the photographs approach the subject with respect. Their faces are severe, their bodies broken down, but their dignity remains. In these bitter conditions, Anatolia teaches resilience. Kursat Bayhan pays two visits there, at the beginning and end of the work, showing that where they’re going differs little from where they left.
(LOIN DE LA MAISON)Par vagues successives, les migrations internes ont défini la structure sociale des mégapoles turques. Venus de l’Est du pays pour fuir la pauvreté, la rudesse climatique ou les tensions politiques et ethniques, les exilés précaires que Kursat Bayhan a rencontrés dans un hôtel miteux du quartier d’Eminönü, à Istanbul, sont principalement des hommes, parfois diablement jeunes, serrés les uns contre les autres dans des chambres dégarnies, arpentant les rues animées ou se retapant autour de verres rebondis remplis d’un thé salvateur. Ses portraits alternent les plans serrés et les vues plus larges, permettant de saisir des parcelles de la ville, parfois en débris, fragile, abasourdie par la neige, toujours éphémère. Transitoire, comme l’hiver, comme devrait l’être la condition de ses hommes qui ont quitté femme et enfants dans l’espoir de leur assurer une vie plus douce. Des rares témoignages d’à peine deux phrases qui parsèment l’ouvrage, on apprend cependant que certains sont là depuis vingt ans, travaillant un nombre extravagant d’heures pour des sommes dérisoires. L’impression est mate et pâle, fondant les jours dans les nuits, noyant l’été dans l’épaisseur de l’hiver, évoquant un futur incertain. Compilées dans des petites pages d’une vingtaine de centimètres reliées avec soin, les photographies abordent le sujet avec respect. Si les expressions sont sévères et les corps abattus, ils restent fiers, remontés. Avec ses conditions âpres, l’Anatolie apprend la résilience. Kursat Bayhan y fait un détour en couverture et en fin d’ouvrage, inscrivant toute cette bataille dans la quête d’un ailleurs qui ne diffère jamais vraiment du point de départ. AWAY FROM HOME Successive waves of internal migration have defined the social structure of large Turkish cities. Fleeing the poverty, harsh climates and political and ethnic tensions of the East, the exiles photographed by Kursat Bayhan in a seedy hotel in the Eminönü district of Istanbul, are mostly men, some of them unbelievably young, crammed together in bare rooms, roaming the busy streets and regaining their strength with big, full glasses of tea. His portraits alternate between close-ups and wider shots showing parts of the city, dilapidated, fragile, covered in snow.
These men have left their wives and children behind in the hope of providing a better life for them. Through brief testimonies scattered throughout the book, we learn that some of them have been there for twenty years, working excessive hours for pitiful sums of money. The printing is dull and pale, blending days and nights, the summer disappearing into the thick of winter, calling to mind an uncertain future.
Bound into a smallish and finely made book, the photographs approach the subject with respect. Their faces are severe, their bodies broken down, but their dignity remains. In these bitter conditions, Anatolia teaches resilience. Kursat Bayhan pays two visits there, at the beginning and end of the work, showing that where they’re going differs little from where they left.
Lettre d’information
75004 Paris – France
+33 (0)1 42 74 26 36
ouverture du mercredi au samedi
de 13h30 à 18h30. Entrée libre
M° Rambuteau – Les Halles
Pour Que l’Esprit Vive
Association loi 1901 reconnue d’utilité publique
Siège social :
20 rue Lalande
75014 Paris – France
T. 33(0)1 81 80 03 66
www.pqev.org
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