A TRAVERS L'OBSCUR JUSQU'A LA LUMIERE: EN QUETE DE LIBERTE SUR L'UNDERGROUND RAILROAD

Jeanine MICHNA-BALES


Editeur : PRINCETON ARCHITECTURAL PRESS
Année de parution : 2017


D’une plantation de coton juste au sud de Natchitoches, en Louisiane, jusqu’au Canada, cette série de photographies nous aide à imaginer à quoi ressemblait le long chemin de l’esclavage à la liberté vu par les yeux de l’un de ceux qui ont fait ce voyage épique vers 1840.
Ils sont partis au milieu de la nuit – n’emportant souvent rien de plus que le savoir qui leur permettait de s’orienter : la mousse pousse sur le flanc nord des arbres. On estime qu’entre 1800 et la fin de la guerre civile en 1865, cent mille esclaves américains ont choisi d’entreprendre ce voyage difficile en quête de liberté. Ils se déplaçaient dans la peur constante d’être abattus sur place ou repris, puis remis à leurs maîtres, et battus pour donner l’exemple de ce qui arriverait à ceux qui choisiraient de s’enfuir. Sous la couverture de l’obscurité, les “fugitifs” parcouraient à peu près 30 km chaque nuit à travers des terrains accidentés tout en endurant toutes les épreuves que la Mère Nature leur faisait subir. De temps en temps, ils étaient guidés d’un endroit secret et sûr à l’autre par un groupe clandestin connu sous le nom de Underground Railroad. Qu’ils soient des esclaves essayant de s’échapper ou des noirs et des blancs libres essayant de les aider, les deux parties risquaient tout pour la cause de la liberté.
La photographe américaine Jeanine Michna-Bales a passé plus d’une décennie à faire des recherches minutieuses sur les esclaves fugitif et les chemins qu’ils ont pris en quête de liberté. En raison du secret entourant le Underground Railroad, les découvertes sur le sujet sont toutes récentes. Les routes non signalées du Railroad couvraient de nombreux kilomètres carrés. Celle que Michna-Bales a documentée fait environ 3000 km : elle commence en Louisiane, traverse sept Etats et aboutit au Canada. La photographe documente les villes et les lieux que les esclaves, en quête de liberté, ont traversé pendant leur voyage. Les images de la série ont été prises pendant une période de trois ans. Elles font l’objet d’un livre qui vient de sortir chez Princeton Architectural Press.
Beaucoup de livres ont été écrits sur le sujet, mais en raison de sa nature secrète, il y a très peu de documentation visuelle sur le Underground Railroad. Le but de ce projet est de donner une idée de ce que ce serait de faire ce voyage pour échapper à l’esclavage ; de courir terrifié, pendant trois mois en recevant très peu d’aide en cours de route, à la recherche de ce droit humain fondamental, la liberté. Dans l’Amérique d’aujourd’hui, où nous devenons de plus en plus diversifiés et multiculturels, Michna-Bales est persuadée qu’une appréciation et une compréhension de cette expérience sont plus pertinentes que jamais. Le Underground Railroad a réuni dans le cadre d’une cause commune et importante des personnes de différentes races, sexes, origines sociales, religions et régions. C’est le premier mouvement des droits civiques en Amérique. Michna-Bales espère que le projet permettra aux gens d’en savoir plus, de se poser des questions et d’ouvrir un dialogue sur le sujet. Et en fin de compte, de mieux comprendre d’où nous venons tous.