Sponsor :
Pour Que l'Esprit Vive
Exposition : 10/06/2004 au 31/07/2004
Du mercredi au samedi de 13h30 à 18h30
Galerie FAIT & CAUSE
58 rue Quincampoix, 75004 Paris - Tél. +33 (0)142742636
Samantha et Hasina
Samantha :
Samantha est handicapée suite à un manque d’oxygène lors de sa naissance (l’accouchement était difficile et la sage-femme n’a pas anticipé les complications, ni prévu de césarienne). Elle ne contrôle pas ses mouvements, est incapable de marcher, de parler et de manger.
Samantha vit avec sa famille à Newmarket, au Canada. Sa mère Julie est infirmière, son père Cal propriétaire d’une chaîne de télévision privée. Ils comptent sur les services d’une jeune femme qui vit avec eux et s’occupe de leurs enfants et sur l’assistance de la grand-mère de Samantha quand ils travaillent.
Samantha a une sœur, Judy, plus jeune de 2 ans. Quand Cal et Julie ont réalisé que leur fille était handicapée, ils ont décidé d’avoir un deuxième enfant pour s’occuper de Samantha au cas où ils ne pourraient plus le faire.
Samantha dispose de trois fauteuils roulant, elle communique par ordinateur et est nourrie artificiellement. L’un de ses fauteuils est contrôlé par ordinateur : en appuyant sa tête contre un joystick, elle le conduit seule. Grâce à ce même joystick, elle contrôle un curseur avec lequel, lettre par lettre, elle peut écrire un texte. Elle fait ses devoirs ou joue grâce à des programmes spécialement développés pour elle.
Une pompe électronique est montée à l’arrière de son fauteuil qui pompe directement de la nourriture liquide à travers un tube jusque dans son estomac.
Samantha va dans une école primaire normale. Tous les matins, un bus équipé d’un élévateur vient la chercher. Arrivée à l’école, un professeur et un assistant pour enfants handicapés l’accueillent et l’emmènent jusqu’à sa classe. Seuls son fauteuil et le professeur particulier qui assiste au cours avec elle différencient Samantha des autres élèves.
Sur place, une infirmière s’occupe des enfants handicapés. Elle nourrit Samantha, l’amène dehors pendant la récréation et la change.
Les élèves sont habitués aux enfants handicapés qui sont intégrés et acceptés.
Les parents de Samantha ont deux voitures. Elle peut accéder à l’une d’elle grâce à une rampe.
Ils peuvent ainsi l’amener dans beaucoup d’endroits : fêtes d’anniversaire, boutiques etc.
Samantha a plusieurs personnes qui l’assistent.
Une femme vient deux fois par semaine lui apprendre à marcher dans une chaise spécialement conçue. Une jeune fille vient l’aider à faire ses devoirs. Un travailleur social conseille la famille sur le meilleur moyen de vivre avec un enfant handicapé. Un spécialiste de l’université de Toronto cherche comment améliorer la vie de Samantha avec de nouveaux équipements informatiques.
Les parents de Samantha la traitent comme sa sœur Judy. Ils ne considèrent pas que Samantha a un réel handicap et envisagent un avenir dans lequel elle aura un travail et menera une vie indépendante.
Hasina :
Hasina est née sans handicap. A deux ans, elle s’est retrouvée totalement paralysée après une forte fièvre. Ses parents ont consulté un herboriste Chinois. Elle s’est remise, mais n’a pas retrouvé l’usage de ses jambes. Son traitement médical a été interrompu : ses parents n’en avaient plus les moyens.
Aujourd’hui, Hasina ne peut ni marcher ni se tenir debout. Elle s’asseoit et se déplace en rampant, elle se souleve avec un bras et, avec son autre bras, elle utilise sa jambe comme une béquille pour avancer.
Hasina vit au Bengladesh, à Dhaka, une ville de 12 millions d’habitants. La maison familiale consiste en deux petites pièces qu’elle partage avec son père Yunus, sa mère Morsheba, sa sœur Nasima, ses frères Shahiduk et Ohidul. Hasina dort avec sa sœur et son petit frère dans un lit dans une pièce, ses parents dorment sur le sol près du lit, les autres membres de la famille sont installés dans l’autre pièce qui sert également de cuisine. Son père Yunus tient un petit restaurant au coin d’une rue animée. Les revenus du restaurant ne sont pas assez élevés pour payer le loyer et la famille a des dettes.
Hasina va tous les jours à l’école, à 15 minutes de marche, avec sa sœur Nasima qui doit la porter. La famille n’a pas les moyens acheter un fauteuil roulant. Hasina a dû insister pour aller à l’école car ses parents n’en voyaient pas l’utilité. Si Nasima est malade ou occupée, Hasina ne peut pas aller à l’école. Hasina grandit et bientôt Nasima ne pourra plus la porter, ce qui entraînera la fin de sa scolarité.
L’école est sous équipée et surpeuplée. Il y a 114 élèves dans la classe. Hasina, très motivée, est au premier rang. Les élèves sont entassées sur des bancs ou s
‘assoient par terre. Un enseignant surveille la classe avec une baguette de bambou. Les enfants dissipés (seulement les garçons) sont violemment corrigés. Les relations entre les élèves sont hostiles. Chaque élève pose ses affaires devant lui pour éviter qu’elles ne soient volées ou abîmées. Quand Nasima vient Hasina, elle doit souvent la dégager de la foule des enfants.
Les activités de Hasina se limitent à rester sur le pas de sa porte à regarder ce qui se passe dans la ruelle. On l’amène parfois au restaurant de son père. Très rarement, sa mère l’emmène au bord de la rivière dans u’objet d’aucuns soins médicaux. Elle n’a à sa disposition aucun matériel qui pourrait l’aider à avoir une vie plus confortable.