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L’UNE ET L’AUTRE
Fragments de l’imaginaire de femmes en quête d’identité


Exposition collective

Exposition : 09/03/2013 au 04/05/2013
Du mercredi au samedi de 13h30 à 18h30

Galerie FAIT & CAUSE
58 rue Quincampoix, 75004 Paris - Tél. +33 (0)142742636

« L’Une et l’Autre” présente le travail de quinze femmes qui, dans le cadre d’ateliers initiés par l’association « 100 Voix ! » dans les premiers mois de l’année 2012, sont parties à la recherche d’elles-mêmes. Elles ont en commun d’avoir eu à faire à une période de leur vie à plus fort qu’elles… la maladie, la souffrance insurmontable de la disparition d’une mère, d’un père ou d’un enfant, la trahison d’un être cher, les coups de parents à la dérive, la violence conjugale, le viol, l’exil, la détention.
Elles en sont sorties brisées et envahies par une meute de sentiments acharnée à les dépouiller de leur singularité. La perte de la confiance en soi s’est agrégée à celle de la confiance en l’autre, la fierté a abandonné la place pour la honte, le désarroi et le doute ont contribué à l’avènement d’un sentiment d’impuissance et de résignation. Toutes, un jour ou l’autre, ont connu la rue, non pas comme une artère qui donne un sens aux vies mais comme une prison à ciel ouvert dont on ne s’échappe pas et d’où le cours du temps s’est à tout jamais tari.La plupart des photographes présentées réside à la maison « Cœur de Femmes » qui accueille des femmes de tous âges venant de la rue. D’autres sont hébergées à la résidence Suzanne Képès qui prend en charge des femmes ayant été les victimes de violences ou au Centre d’accueil et de stabilisation de l’Olivier qui reçoit des personnes ayant passé de longues années sans domicile fixe.
Ces trois structures sont gérées par l’association « Aurore » qui est à l’initiative de la création de « 100 Voix ! ».La réappropriation de l’image de soi est un enjeu décisif pour toute personne se trouvant en situation de grande précarité ou d’exclusion. Dans un monde où la liberté individuelle et la considération de soi sont proportionnelles à la réussite sociale, celle ou celui qui se trouve dépourvu de ressource après avoir été meurtri et abîmé par la vie, est en perte d’identité. Quand bien même a-t-il des papiers, sa photo est celle d’un étranger à l’âme absente. Une perte vertigineuse au cours de laquelle son image se brouille et se désagrège pour finir par être recouverte par celle que leur renvoie la société : une image qui réduit leur identité à leur condition sociale d’assistés ou de parias, une image gangrenée par le sentiment coupable de l’échec, une image qui relègue aux oubliettes leur appartenance à la communauté humaine. « L’Une et l’Autre » porte en elle le témoignage du pouvoir de la photo à modifier le regard sur soi et sur le monde de celui qui photographie. C’est aussi une leçon de vie.