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L'HÔPITAL
À la vie, à la mort


Noëlle Herrenschmidt

Exposition : 18/09/2007 au 29/10/2007

Grilles de la rue des Jardins Saint-Paul et en intérieur au Village Saint-Paul 75004 Paris

Livre / catalogue

C’est en 1996, à l’hôpital pénitentiaire de Fresnes où je dessine les Carnets de prisons que je découvre le monde hospitalier. L’idée d’un reportage sur l’hôpital s’impose. En 1998, Chantal de Singly, par l’intermédiaire de Marie-Christine Pouchelle, ethnologue, m’offre une première occasion de pénétrer à Laennec, dont elle est alors la directrice. Elle me propose de venir raconter par le dessin les derniers mois de cet établissement vieux de trois siècles, avant son transfert à l’hôpital européen Georges Pompidou.  Petit à petit, pendant 6 mois de travail à Laennec, la forme du reportage se précise. Au-delà de l’hôpital lui-même, ce sont les étapes de la vie que je vais raconter : naitre, grandir, vivre, vieillir, mourir. Séduite par le projet, la direction de l’APHP m’ouvre les portes de ses établissements.

A l’automne 2000, je m’y engouffre pour y rester jusqu’en juillet 2003. Pendant ces trois années, vêtue d’une blouse blanche, d’un gilet multipoches, ma boîte d’aquarelles et mes carnets de dessins posés sur un chariot médical, je passe de service en service, dans vingt établissements de l’assistance publique-hôpitaux de Paris à la rencontre des soignants et des soignés. Toutes les fois que c’est possible, je couche sur place, prenant le temps nécessaire pour que les équipes m’acceptent et que j’apprivoise ma propre émotion.

Ces pages donnent la parole aux malades et à leur famille, aux aides-soignants, infirmières, sages-femmes, médecins, anesthésistes, chirurgiens, chefs de service. En même temps s’esquisse un état des lieux au passages du IIIe millénaire, passage difficile de l’ancien au nouveau monde hospitalier; constat sans parti pris d’un société  en mutation prise entre le progrès de la médecine et les mentalités qui peinent à s’adapter.  Soignants et patients m’ont fait confiance, ils m’ont permis de partager leur vie quotidienne, qu’ils en soient tous remerciés. Cet itinéraire dans un monde hospitalier qui fait peur révèle l’humanité la plus nue, la plus forte. C’est notre histoire dessinée sans voyeurisme ni apitoiement, écoutée avec respect. C’est nous, c’est vous.