VERNISSAGE SAMEDI 10 NOVEMBRE 2018 DE 16H30 A 18H30
Ouverture exceptionnelle le Dimanche 11 novembre de 13h30 à 18h30 en présence de Michel Christolhomme
Exposition : 13/11/2018 au 22/12/2018
58 rue Quincampoix
En juillet 1918, alors qu’il était lui-même soldat Paul Eluard écrivait :
J’ai eu longtemps un visage inutile,
Mais maintenant
J’ai un visage pour être aimé,
J’ai un visage pour être heureux.
Avec ce titre démarqué des vers d’Eluard, cette exposition entend attirer l’attention sur les bouleversements qu’a provoqués la Grande Guerre non seulement dans la vie amoureuse de ceux qui l’ont vécue mais dans les conduites des générations suivantes.
Une collection de cartes sentimentalo-drapeautiques
Sentimentalo-drapeautique : adjectif composé pour qualifier
la combinaison des émotions sentimentales et des valeurs patriotiques
des cartes postales éditées pendant la Grande Guerre.
Les raisons à l’origine d’une collection ne sont pas toujours bonnes. Celles qui m’ont amené à collectionner les cartes postales sentimentales ne le sont pas.
J’ai longtemps acheté – au hasard – des cartes de baiser éditées entre la fin du XIXème siècle et les années 1950. A cause de leur kitch.
Qu’est-ce qui amène certains (dont je suis) à s’intéresser à ce qui, comme ces cartes, est généralement jugé de mauvais goût ? Un penchant pour les transgressions esthétiques et une curiosité jalouse pour l’expression naïve des sentiments.
De toutes les cartes que j’ai chinées dans les bacs de rangement des brocanteurs et ailleurs j’ai toujours préféré celles de la Grande Guerre. En raison de leurs caractéristiques particulières (de leurs photomontages et de leurs ajouts poétiques). Avec le temps j’en ai réunies plus de 6 000 différentes. Mais on peut estimer à un total d’environ 10 000 les cartes de ce type éditées entre l’été 14 et l’automne 18, soit quelques 1 500 jours. Chacune tirée à des dizaines de milliers d’exemplaires.
Que de millions de baisers en papier !
Ce n’est que peu à peu que j’ai compris la valeur sacrée de reliques de ces cartes. Elles appartiennent à l’histoire de la Grande Guerre.
Les amateurs de photos s’intéressent peu aux cartes postales. Sans doute pour les raisons qui ont fait justement que j’ai commencé à m’y intéresser ! Et aussi parce que d’être produite en masse préjudicie la valeur marchande de chacune. Mais, faut-il le rappeler, la photo est par nature destinée à être indéfiniment reproduite et vue par le plus grand nombre possible.
Les cartes postales ont donc également leur place dans l’histoire de la photo. Particulièrement celles de la Grande Guerre à cause de leurs caractéristiques plastiques et poétiques.
Michel Christolhomme