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GUERRE EN VILLE
Regards de quatre derniers lauréats du Visa d'Or Humanitaire du CICR


Véronique de VIGUERIE - 2018 / Abdoulmonam EASSA - 2019 / Alfredo Bosco - 2020 / Antoine AGOUDJIAN - 2021


Le choix du jury du Visa d’or humanitaire ne reflète pas les positions du Comité international de la Croix-Rouge (CICR)
Vernissage : Le mercredi 20 octobre 2020 de 18h à 21h
Exposition : 21/10/2021 au 18/12/2021

58 rue Quincampoix, 75004 Paris

Créé en 2011, le Visa d’Or humanitaire du Comité International de la Croix-Rouge (CICR) récompense chaque année dans le cadre du prestigieux festival international du photojournalisme de Perpignan, Visa pour l’Image, un photographe qui aura su illustrer une thématique humanitaire.
Après « le respect de la mission médicale » (2011-2014), puis « Femmes dans les conflits armés » (2015-2017), le CICR a souhaité, à travers ce concours ouvert aux photojournalistes professionnels, traiter des conséquences humanitaires des guerres en ville.
Ainsi, depuis 2018, les lauréats du Visa d’Or humanitaire du CICR, Véronique de Viguerie, Abdulmonam Eassa, Alfredo Bosco et Antoine Agoudjian ont couvert et documenté « La guerre en ville ». Celle-ci se résume à l’horreur pour les civils. Ils sont soit condamnés à fuir maison et quartier, abandonnant tout, soit au contraire obligés de se terrer dans des caves, avec l’hypothétique espoir que les combats cessent rapidement.
Yémen, Syrie, Mexique, Haut-Karabakh, tels sont les contextes à redécouvrir dans cette exposition « Ville en guerre », grâce à l’œil talentueux et aguerris de ces photojournalistes dont le travail, empreint d’humanité, rappelle que toute guerre doit avoir des limites. Ces limites sont pourtant fixées par les Conventions de Genève, auxquelles sont parties tous les Etats de la planète. Elles protègent toutes les victimes des conflits armés, du combattant blessé ou capturé aux populations civiles… L’article 1er commun de ces textes majeurs stipule que les 196 Etats parties se sont engagés « à respecter ET à faire respecter en toute circonstance » les Conventions de Genève… Respecter et faire respecter !

Guerre en ville
Les conséquences humanitaires des combats en zone urbaine sont toujours effroyables.
Principales victimes, les civils. Le droit international humanitaire (DIH), dont le socle sont les Conventions de Genève, les protège pourtant, ainsi que les infrastructures nécessaires à leur survie ; stations d’eau potable par exemple ou encore hôpitaux.
L’un des principes cardinaux du droit international humanitaire oblige tout belligérant à distinguer combattant et non-combattant, et par conséquent à épargner la population civile.
Le CICR travaille dans la plupart des villes en guerre, aux côtés des sociétés nationales de la Croix-Rouge ou du Croissant-Rouge impliquées. Il tente au quotidien d’apporter des réponses à la détresse des populations, tout en négociant avec les belligérants des accès humanitaires.
Fuir ou se terrer
Une seule question pour les citadins piégés dans les combats : tenter de fuir ou attendre, terré, une amélioration ? Frapper sans distinction dans des zones densément peuplées est interdit par le DIH. Les principales conséquences pour les civils sont au nombre de 5 :
– L’absence de toute sécurité en raison des combats, des bombardements mais aussi des mines, des engins explosifs improvisés, des projectiles non explosés mais aussi du comportement des belligérants.
– Les pénuries en nourriture, en eau, en médicaments mais aussi en électricité ou encore en combustible.
– L’impossibilité d’accès aux soins en raison d’hôpitaux endommagés ou détruits, et de pénurie en personnel de santé pour cause d’insécurité.
– La dégradation immédiate de la situation socio-économique ainsi que l’accès à l’éducation ou encore à l’emploi.
– L’évacuation des populations des villes, enfin, quand elle est possible, reste un défi humanitaire majeur puisqu’il convient d’assister des milliers de déplacés tout en soutenant les populations hôtes.

 


Every year since 2011, during the prestigious Perpignan International Festival of Photojournalism, the Humanitarian Visa d’Or of the International Committee of the Red Cross is awarded to a photographer in recognition of his or her work in illustrating a humanitarian subject.
After “The Respect of Aid Missions in War Zones” (2011-2014), and then “Women in War” (2015-2017), the ICRC sought to highlight the humanitarian consequences of urban warfare through this competition open to professional photojournalists.
And so, since 2018, the winners of the Humanitarian Visa d’Or of the ICRC, Véronique de Viguerie, Abdulmonam Eassa, Alfredo Bosco and Antoine Agoudjian, have covered and documented “Urban Warfare”. This means horror for civilians. Either they are forced to flee their homes and neighborhoods, leaving everything behind them, or they have to hide in their basements, in the hope that the combat will soon come to an end.
Yemen, Syria, Mexico, Nagorno-Karabakh, these are the contexts to be rediscovered in this exhibition entitled “Urban Warfare”, thanks to the talented and experienced eye of these photojournalists. Their work, full of humanity, serves as a reminder that all wars must have limits. And those limits are fixed by the Geneva Convention, adopted by all the countries in the world. They protect all the victims of armed conflict, whether it be an injured or captured soldier, or the civilian population. The first article common to these important texts asserts that the 196 signatory states commit to “respecting and ensuring the respect in all circumstances” of the Geneva Conventions…..Respect and ensure respect!

URBAN WARFARE
The humanitarian consequences of armed conflict in urban areas are always terrible. The main victims are the civilian population. Notwithstanding that, they and vital infrastructures (drinking water pumping stations or hospitals, for example) are protected by International Humanitarian Law, based on the Geneva Conventions.
One of the guiding principles of International Humanitarian Law obliges fighters to distinguish between fighters and non-fighters, thereby protecting the civilian population.
The ICRC is active in most theatres of urban warfare, alongside the national actors of the Red Cross or the Red Croissant. It tries to bring solutions to alleviate the distress of the local populations, all the while negotiating with the fighting parties for access to humanitarian aid.
Flee or hide ?
One question is posed for the civilian population trapped in a conflict: try to flee, or rather hold out, bunkered, awaiting an improvement? Attacking densely populated areas indiscriminately is forbidden under International Humanitarian Law. There are five main consequences for civilians:
– A total absence of safety due to the fighting and bombing, but also due to mines, improvised explosive devices, unexploded munitions and also the behavior of the belligerents themselves
– A lack of food, water, and medicine, as well as electricity and fuel
– No access to medical care due to damaged or destroyed hospitals and a lack of staff to run them
– An immediate turn down in the socio-economical situation as well as increased difficulty getting access to education or to employment
– Finally, the evacuation of urban populations, when it is feasible, remains a major humanitarian challenge as thousands of refugees need help at the same time as the populations who welcome them in.

 

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2018 – DES HÉROÏNES FABRIQUÉES PAR LA GUERRE 

Véronique de VIGUERIE

Depuis 2006, le Yémen est l’un des pires endroits où vivre pour une femme.

La guerre civile qui oppose depuis trois ans les rebelles houthis au gouvernement en exil, soutenu par une coalition armée emmenée par l’Arabie saoudite, n’a fait qu’empirer les choses. Pourtant, malgré l’omniprésence de la mort et les privations qu’inflige cette guerre, les femmes assument des rôles sociétaux auparavant dominés par les hommes. De par leur absence, parce qu’enrôlés, blessés ou tués, les femmes deviennent cheffes de famille, prodiguent des soins, s’inscrivent à l’école, organisent le commerce et assument aussi des rôles politiques et d’activistes.

Amat, premier ministre du gouvernement dit “des enfants”, jeune fille de 17 ans, est l’une des 33 ministres, pour la plupart des garçons. Elle lutte contre la corruption et persuade les commandants en première ligne de libérer des enfants soldats ou d’empêcher les mariages d’enfants. Dans les hôpitaux publics comme celui de Saada, un bastion houthi, les victimes des bombes à sous-munitions ou de la famine arrivent chaque jour. La majeure partie du personnel est composée de femmes suffisamment motivées pour venir travailler sans percevoir de salaire depuis plus d’un an.

Dans l’enseignement supérieur, les femmes sont aujourd’hui plus nombreuses que les hommes dans les domaines de l’informatique, des sciences et du droit. Elles veulent plus tard jouer un rôle très actif dans la société yéménite.

Après une année de tentatives pour entrer dans le pays, j’ai finalement réussi à passer un mois, d’octobre à novembre 2017, dans le nord du Yémen.

Le choix du jury du Visa d’or humanitaire ne reflète pas les positions du Comité international de la Croix-Rouge (CICR).

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HEROINES MADE BY WAR

Since 2006, Yemen is one of the worst country to live as a woman. The three-year civil war, between rebel Houthis, the exiled government, and a Saudi-backed coalition, has only made things worse. And yet, amid the death and deprivation of this war, women are assuming societal roles that were previously dominated by men. As more men are conscripted, wounded or killed, more women are the sole providers for their families; practicing medicine; enrolled in school; selling goods; and assuming political and activist roles.

Ahmat, Prime minister of the so called children government, a strong-willed 17-year-old, one of 33 ministers – mostly boys – is working to fight corruption and to persuade commanders on the frontlines to release child soldiers or to prevent child marriages. In public hospitals like the one in Saada, a Houthi stronghold, victims of cluster bombs and famine arrive daily. Most of the remaining staff is female, committed enough to come to work despite not having received their salaries for more than a year. In higher education, where people have access to it, female graduates outnumber males in IT, sciences and law schools. The young women in these schools want to be active in Yemeni society.

Amid the tragedy of Yemen’s long war and the loss of men, women are being forced into new roles. Women are not passive spectators in the conflict unfolding in Yemen.

After a year trying to get into the country, I finally spent a month in North Yemen in October and November 2017.

 

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2019 – LA FIN (SANS ESPOIR) DE L’INJUSTICE

Abdoulmonam EASSA

Une ville assiégée n’est rien d’autre qu’une gigantesque prison, où les civils et leurs proches sont pris au piège.

Seuls les rêves et les souvenirs permettent de s’échapper, l’espace d’un instant fugace. La réalité ressurgit inlassablement pour prendre sa revanche et nous replonger dans un gouffre d’horreurs et de souffrances quotidiennes. Le bruit des tirs d’artillerie et des frappes aériennes et le spectre de la mort envahissent tout, de même que la faim, le froid glacial, la flambée des prix et les pertes sans fin.

Jusqu’à fin mars 2018, les bombes frappaient encore les villes et les villages de la Ghouta orientale, sans répit, semant la peur et la destruction comme jamais depuis le début du siège en 2013.

En l’espace de deux mois à peine, le paysage et tous les points de repère ont totalement changé. Les mosquées, les hôpitaux et les écoles ont été détruits.

Ces frappes étaient une forme de punition collective pour tous ceux qui vivaient sous le siège, et un avertissement adressé aux autres quartiers et villes rebelles. Les civils innocents, empêchés de quitter les abris pour mener leurs activités, étaient piégés et terrorisés par les bombardements incessants. Certains sont morts dans ces abris où ils pensaient être en sécurité.

La petite enclave de la Ghouta orientale, contrôlée par les brigades de l’opposition et quelques factions islamistes, justifiait, aux yeux de Bachar el-Assad, de mobiliser les vastes capacités militaires du régime, avec l’appui aérien des Russes, et d’avoir recours à tout type de munitions, tuant des milliers de civils innocents. Un grand nombre de combattants et de civils ont fini par être évacués de force vers le nord de la Syrie, après un accord injuste en vertu duquel plus de 60 000 habitants ont été contraints de quitter leur maison et leurs terres.

Le choix du jury du Visa d’or humanitaire ne reflète pas les positions du Comité international de la Croix-Rouge (CICR).

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UNEXPECTED END OF INJUSTICE

A city under siege is nothing but a huge prison, traps you and your loved ones inside without any possibility of leaving.

The only escape is to take refuge in your dreams and memories, but this is only temporary – every time reality hits you back with its revenge (wrath?), and drags you down the hole of everyday horrors and suffering. Sounds of shelling, airstrikes, the threat of death that follows you everywhere you go, starvation, freezing weather, skyrocketing prices and endless losses.

Up until a late moment in March 2018, airstrikes were hitting the villages of Eastern Ghouta on a daily basis, a terrorizing and destructive rate that has not been seen throughout the years of the siege – since 2013.

In under 60 days, the landmarks of the cities and villages changed completely with the destruction in mosques, hospitals and schools.

The shelling was a form of collective punishment to everyone living inside the siege, and as a lesson to other rebellious neighborhoods and cities. During this period, innocent people could not leave the shelters to secure their daily needs because of their deep fear from the constant shelling. Some died in shelters trying to protect themselves.

The small pocket of eastern Ghouta controlled by opposition brigades and certain Islamist factions was, for the Syrian regime, sufficient justification for mobilizing its vast military capabilities, backed in the air by the Russians, and using all kinds of munitions, killing thousands of innocent civilians. Finally, large numbers of fighters and civilians were forcefully evacuated to northern Syria, after an unfair deal that displaced more than 60,000 residents from their homes and land.

 

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2020 – GUERRERO, L’ÉTAT OUBLIÉ

Alfredo BOSCO

Le Guerrero est la principale zone productrice de pavot du pays. Contrairement aux autres États mexicains, souvent contrôlés par une seule organisation, le Guerrero concentre le plus grand nombre de groupes criminels. Pas moins de quarante cartels et groupes de défense autoproclamés, autodefensas, s’affrontent pour le contrôle de la production et du trafic de drogue – l’héroïne destinée au marché américain avant tout – mais aussi d’autres rackets, dont l’extorsion. Dans les grands centres urbains comme Chilpancingo, Chilapa de Alvarez ou encore à Acapulco, ville autrefois touristique, des luttes internes brutales pour le contrôle territorial sèment la terreur parmi les habitants. N’importe qui peut devenir une victime. La violence y est terrible.

L’insécurité règne, obligeant souvent les habitants des plus petites villes à abandonner leurs foyers à la recherche de sécurité. Une des conséquences est l’apparition d’un nombre croissant de pueblos fantasma, villages fantômes.

Au Guerrero, il est facile de mourir, mais il est encore plus facile de disparaître. En 2014, la disparition de 43 étudiants d’Ayotzinapa avait d’ailleurs fait la une des médias internationaux.

Dans ce travail intitulé “Guerrero oublié”, l’ensemble des photographies ont été prises en 2018, 2019 et 2020 dans différentes parties de l’État de Guerrero.

Le choix du jury du Visa d’or humanitaire ne reflète pas les positions du Comité international de la Croix-Rouge (CICR).

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– FORGOTTEN GUERRERO –

This reportage documents the current social and political situation in the Mexican state of Guerrero, a unique player in the country’s drug war.

Guerrero hosts the largest poppy cultivation in the country but unlike any other state under the control of a single organisation, Guerrero is hostage to more criminal groups than any other region. Forty cartels and self-proclaimed defence groups (autodefensas) fight each other for control over drug production and trafficking – heroin for the U.S. market above everything else – and other rackets including extortion. In larger urban centres such as Chilpancingo, Chilapa de Alvarez and the once famous Acapulco, brutal internal fights spread terror among the locals for territorial control. Anyone can become a victim and the violence is terrible.

The chronic lack of basic security often forces inhabitants of smaller towns to abandon their homes in search for safety. A consequence is the increasing number of pueblos fantasma.

It’s easy to die in Guerrero but even easier to disappear, as the 2014 disappearance of 43 students in Ayotzinapa showed to the international media.

Pictures were taken in 2018, 2019 and 2020 in different parts of the state of Guerrero.

 

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2021 – ARMÉNIENS, UN PEUPLE EN DANGER

Antoine AGOUDJIAN

La photographie a ouvert la boîte de pandore d’une mémoire enfouie en moi. Né en France, j’ai entrepris il y a trente ans dans la pénombre une quête vers la lumière en cherchant à mettre en images les récits légués par mes grands-parents rescapés d’un génocide, celui des Arméniens en 1915. Jusqu’en 2015, j’ai constitué une fresque en noir et blanc chargée de la mémoire d’un monde anéanti, cherchant la trace de vestiges engloutis dans des lieux empreints du vide laissé par l’effacement d’un peuple.

Il y a six ans, j’ai décidé d’ouvrir une nouvelle page dans mon travail en passant à la couleur et initier ainsi une symbiose entre mémoire et histoire. Tout en restant dans l’évocation, je souhaitais par cette rupture esthétique intégrer le réel dans ma démarche, afin que le présent se superpose au passé. Cynique dialectique de l’histoire où l’on retrouve, avec l’État islamique et sur le même théâtre, l’éveil des stigmates légués par l’Empire ottoman au crépuscule de son existence.

La Turquie est l’héritière d’un crime impuni sur lequel s’est bâtie sa république en 1923, assimilant dans cet héritage une haine et une violence consubstantielles à l’impunité dont elle a bénéficié. Par son déni, elle est dans la quête perpétuelle d’un ennemi intérieur qu’elle veut tenir pour responsable de tous ses maux. Hier les Arméniens, aujourd’hui les Kurdes.

Le 27 septembre 2020, l’Azerbaïdjan, qui revendiquait la souveraineté d’un territoire qui lui fut arbitrairement offert par Staline en 1921, attaquait la république d’Artsakh (Haut-Karabakh), majoritairement peuplée d’Arméniens, dans une vaste offensive militaire orchestrée par la Turquie. Dans un silence assourdissant et bénéficiant d’une inertie suspecte de la Russie, une puissante coalition militaire équipée d’armes modernes, et épaulée par des djihadistes transférés de Syrie par la Turquie, maintiendra l’offensive pendant 44 jours sur cette petite république habitée par un peuple présent sur ces terres depuis l’Antiquité.

Le discours historique de Jean Jaurès, «Il faut sauver les Arméniens», qu’il prononça à la Chambre des députés en 1896 et qui dénonçait les massacres hamidiens commis contre les Arméniens, est plus que jamais d’actualité. Soutenu par des intellectuels tels que Georges Clemenceau ou Anatole France, il interpellait déjà le gouvernement français sur les massacres perpétrés à l’encontre des Arméniens par le Sultan.

L’offensive turco-azerbaïdjanaise sur l’Artsakh à l’automne 2020 constitue bel et bien le parachèvement du processus génocidaire initié il y a cent ans par le gouvernement des Jeunes Turcs. Il conduisit à la presque totale disparition des populations chrétiennes autochtones – arméniennes, grecques, syriaques et chaldéennes – de l’Empire ottoman.

Antoine Agoudjian

Le choix du jury du Visa d’or humanitaire ne reflète pas les positions du Comité international de la Croix-Rouge (CICR).

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