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ESCLAVAGE DOMESTIQUE
Raphael DALLAPORTA
textes de Ondine MILLOT

Sponsor : Comité Contre l'Esclavage Moderne (CCEM)

Exposition : 07/05/2008 au 19/07/2008

58 rue Quincampoix

La France a aboli l’esclavage, il y a bientôt 160 ans. Chaque année, pourtant, en France, le Comité Contre l’Esclavage Moderne (CCEM) reçoit près de 300 signalements : près de chez nous, dans les grands centres urbains, les banlieues ou les campagnes, des personnes sont battues, humiliées, maintenues parfois pendant des années dans un état de servitude et de dénuement complet.
Ces histoires, tristement, se ressemblent. Il s’agit la plupart du temps de femmes (88 % des signalements), souvent jeunes (30 % sont mineures), qui ont quitté un pays étranger sur la promesse d’un avenir plus clément, d’une formation ou d’un travail. A l’arrivée en France, leurs papiers sont confisqués. Plus question de salaire ni d’école : la plupart travaillent jusqu’à douze heures par jour à des corvées domestiques, séquestrées et maltraitées par ceux qu’elles croyaient leurs bienfaiteurs.
Ce travail, réalisé en collaboration avec le Comité contre l’esclavage moderne, est né de la volonté de sensibiliser le public au problème de l’esclavage moderne. En revenant sur les lieux où ont été subies ces violences, Raphaël Dallaporta a choisi la photo d’architecture «la plus neutre possible». Là où l’oeil aimerait trouver une singularité, une explication — à défaut d’une justification — à la cruauté, il nous montre au contraire des façades ordinaires, familières. En miroir, les textes d’Ondine Millot disent ce qui s’est passé «à cet endroit là». Là, derrière ces fenêtres parfois sans rideaux, ces façades entourées d’autres façades, de maisons, d’appartements, de voisins et de passants.

Raphaël Dallaporta, vit à Paris. Son travail de sensibilisation sur les mines antipersonnelles a été présenté lors de la 35ème édition des Rencontres de la photographie d’Arles.
Ondine Millot, Journaliste au service Société du quotidien Libération, vit et travaille à Paris.