Exposition : 13/09/2016 au 22/10/2016
Du mercredi au samedi de 13h30 à 18h30
Galerie FAIT & CAUSE
58 rue Quincampoix, 75004 Paris - Tél. +33 (0)142742636
2014 / 2015 Elles sont 5000* mères adolescentes en France, âgées de 14 à 18 ans. Toutes ont choisi de garder leur bébé, parfois issu d’une grossesse non désirée. Un choix difficile, à contre-courant de notre société. Ces jeunes femmes ont arrêté leurs études pour construire une nouvelle vie, partagées entre les tourments de leur adolescence et le bonheur de devenir mère.
C’est dans la région Nord-Pas-de-Calais que l’on en recense le plus grand nombre. Au sud, à la frontière belge, en Thiérache, certaines villes comme Fourmies portent le surnom de Ville Poussette.
En 2013, le planning familial a dû ouvrir une antenne dans la petite ville de 13 000 habitants afin de permettre à la jeunesse de s’informer sur la sexualité, la contraception, l’émancipation des femmes et les démarches possibles en cas de grossesse.
Les acteurs sociaux qui multiplient les interventions dans les collèges et les lycées, sont à l’écoute des adolescents et leur apportent soutien et réponses.
Après une longue période de prospérité, la Thiérache, géographiquement enclavée, est aujourd’hui fortement touchée par le chômage. La crise, dès les années soixante, a entraîné la fermeture des sites industriels et épuisé les petites entreprises. Les possibilités d’études sont limitées au certificat d’aptitude professionnelle (C.A.P.) et au brevet d’études professionnelles (B.E.P). Les débouchés professionnels sont insuffisants. Difficile pour les adolescents de la région de se projeter dans l’avenir.
Ainsi, pour ces mères précoces, avoir un enfant devient un projet de vie. Accompagnées ou non du père, aucune ne regrette sa décision. En France, une mineure a le droit légal de garder son enfant, même si le géniteur ou sa famille s’y opposent. Au début de la grossesse, l’adolescente passe souvent par une période de conflit avec ses parents, partagés entre incompréhension et inquiétude. Au fil du temps, le foyer familial redevient présent et des liens encore plus forts se créent surtout entre l’adolescente et sa mère.
Toutefois, à l’extérieur, dans une société où l’âge moyen pour avoir un premier enfant est de 30 ans, les regards sont encore pesants.
Je suis allée à la rencontre de quatre d’entre elles : Amélie, Stacy, Laurine et Mélissa.
Malgré des destins différents, une même volonté les anime : celle de devenir une bonne « mère-ado ».
* Recensement pour l’année 2014. INJEP
Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire, Paris