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GROENLAND
Le dilemme des glaces


Samuel TURPIN
Lauréat du Prix SOPHOT 2018


Vernissage : Le mardi 15 Mai 2018 de 18h à 21h
Exposition : 16/05/2018 au 13/07/2018
Du mercredi au samedi de 13h30 à 18h30

Galerie FAIT & CAUSE
58 rue Quincampoix, 75004 Paris - Tél. +33 (0)142742636

Le reportage « Le dilemme des glaces » s’inscrit dans le projet Humans&Climate Change Stories www.humansclimatechange.com), dont l’objectif est de proposer une approche documentaire des effets du changement climatique à travers l’histoire de 12 familles réparties sur le globe, suivies tous les 3 ans sur une durée totale de 10 ans. A travers leurs récits et l’évolution de leurs parcours, nous tentons de mieux comprendre quels sont les effets du changement climatique sur notre vie quotidienne et nos capacités de résilience. Humans&ClimateChange Stories met également en perspective les dynamiques sociales, économiques et géopolitiques qui exercent une pression sur les phénomènes environnementaux. Le projet propose une forme de narration immersive, diffusée à travers une approche multimédia. Le projet est soutenu par l’Agence de Coopération et de développement Suisse (DDC) et l’Organisation Internationale des Migrations (OIM).
Quelques photographies de ce reportage ont été exposées à la COP23 (Bonn, nov 2017), et au Palais des Nations-Unies à Genève (janv 2018) dans le cadre d’une présentation générale du projet Humans&Climate Change Stories.
Longtemps ignoré, l’Arctique représente aujourd’hui un nouvel enjeu géopolitique. La fonte des glaces, accélérée par le réchauffement climatique (1), a lancé une compétition autour de ses importantes ressources minières –dont les terres rares et l’uranium- les hydrocarbures, et les nouvelles voies maritimes commerciales. Le Groenland, désireux de s’affranchir d’une dépendance économique -et à terme politique- vis à vis du Danemark, se trouve aujourd’hui face à un dilemme : L’exploitation de ressources à risques VS la préservation de son environnement, qui est au centre de toute la culture Inuit.
Face à un nouveau contexte mondial et l’investissement risqué que représente l’exploitation offshore, trois compagnies pétrolières ont abandonné leur licence d’exploration en 2016. Dans l’incertitude, le Groenland reporte alors tous ses espoirs sur le secteur de la pêche, qui représente déjà 90% des exportations du territoire, et demeure la première source de subsistance pour les villages côtiers.
Car la fonte des glaces libère aujourd’hui l’océan durant près de 8 mois au cours de l’année -contre 5 mois il y a encore 20 ans- sur les parties sud et ouest de l’île. Le gouvernement et les grandes compagnies de pêche autorisées offrent ainsi des contrats et des facilités aux pêcheurs côtiers pour se doter d’équipements de plus en plus modernes. Au risque d’entrer dans une exploitation intensive, alors que l’avenir des ressources halieutiques en Arctique, très affecté par les effets du changement climatique, reste très incertain. Au risque de créer une dangereuse dépendance pour tous les pêcheurs côtiers qui disposent de peu d’opportunités de reconversion, et de les fragiliser en les poussant au surendettement. La plupart ne pourraient en effet pas résister à une ou deux « mauvaises saisons ».
En 2016, la compagnie étatique Royal Greenland affichait un bénéfice record de 954 millions d’euros. La production est destinée en priorité aux marchés américains, asiatiques et européens dont la demande a doublé en 25 ans.
Une histoire avec Niels Moolgard, pêcheur à Qeqertaq.

(1) Le Groenland enregistre depuis 1951 une augmentation moyenne de température de 5°C en hiver, 3°C au printemps et à l’automne, et environ 1°C en été.