Sponsor : DRAGON.PROD, ARTY L'amour de l'art... , Les archives municipales de Lyon, OGIC
Exposition : 04/04/2014 au 17/05/2014
Du mercredi au samedi de 13h30 à 18h30
Galerie FAIT & CAUSE
58 rue Quincampoix, 75004 Paris - Tél. +33 (0)142742636
Saint Paul et Saint Joseph
Saint-Paul et Saint-Joseph sont deux prisons de Lyon construites au XIXème siècle par Louis Baltard et Antonin Louvier.
Devenues vétustes et surpeuplées, elles ont été désaffectées en 2009 après que les détenus ont été transférés dans un nouveau centre pénitentiaire.
Un projet, porté par la Sofade, l’Université catholique de Lyon et Habitat et Humanisme, prévoit la création de bureaux, de logements sociaux et d’un campus universitaire (de 5 000 étudiants) dont l’inauguration est prévue en 2015.Bruno Paccard et Ernest Pignon-Ernest
Le photographe Bruno Paccard vit et travaille à Lyon. Ces prisons ont longtemps fait partie de son environnement. Il a été missionné par les Archives municipales de la ville pour y réaliser un reportage après leur fermeture.
Plasticien, initiateur de l’art urbain, Ernest Pignon-Ernest a réinscrit sur les murs de ces prisons désaffectées (où il avait animé vingt ans plus tôt des ateliers de peinture), le souvenir de ceux qui y ont été incarcérés.
Nés à Nice et dans le même quartier, mais à quatre années de distance, Ernest Pignon-Ernest et Bruno Paccard y ont passé – sans se connaître – leur enfance et leur adolescence.
Ils se sont rencontrés, à Lyon, au moment où ils travaillaient l’un et l’autre dans les prisons Saint-Paul et Saint- Joseph désaffectées.
De cette rencontre sont nées une amitié et des images croisées.Michel Onfray
Philosophe de l’autonomie de pensée et de vie, personne ne pouvait mieux que Michel Onfray, présenter les images de Bruno Paccard et d’Ernest Pignon-Ernest.
Sans juger des raisons qui ont amené à l’enfermement des condamnés pendant près de deux siècles, il y a dans le fait même de la détention une atteinte d’ordre ontologique qui dépasse tel ou tel cas particulier et demande à se fondre, se reconnaître en une seule image à la fois unique et multiple, singulière et universelle. Ernest Pignon-Ernest
Dans ces bâtiments d’un autre âge, en parcourant ces graffitis, comment ne pas entendre l’écho des cris, des hurlements, des pleurs, des plaintes que renvoyaient ces murs glauques.
Comment ne pas ressentir la rage dans ces pauvres mots : « Ici, les rats te serrent la main, ils mangent mieux que nous, subit, mais n’oublis pas. »
Une phrase à laquelle je pense souvent et qui se passe de commentaire : « La prison c’est dure, la liberté c’est sure, Aïe, Aïe ! ». Bruno PaccardDans l’absolu, toute prison est barbare parce qu’elle met l’homme en cage et lui fait payer d’avoir pu être barbare une fois, un jour, une heure, une seconde fatale (mais pas forcément…) par un châtiment qui est la réitération de l’offense.
…
La prison est pleine de boucs émissaires qui dispensent d’avoir à emprisonner les coupables véritables : ceux qui animalisent des personnes auxquelles elles reprochent un jour de se comporter comme des animaux… Michel Onfray
Saint-Paul et Saint-Joseph sont deux prisons de Lyon construites au XIXème siècle par Louis Baltard et Antonin Louvier.
Devenues vétustes et surpeuplées, elles ont été désaffectées en 2009 après que les détenus ont été transférés dans un nouveau centre pénitentiaire.
Un projet, porté par la Sofade, l’Université catholique de Lyon et Habitat et Humanisme, prévoit la création de bureaux, de logements sociaux et d’un campus universitaire (de 5 000 étudiants) dont l’inauguration est prévue en 2015.Bruno Paccard et Ernest Pignon-Ernest
Le photographe Bruno Paccard vit et travaille à Lyon. Ces prisons ont longtemps fait partie de son environnement. Il a été missionné par les Archives municipales de la ville pour y réaliser un reportage après leur fermeture.
Plasticien, initiateur de l’art urbain, Ernest Pignon-Ernest a réinscrit sur les murs de ces prisons désaffectées (où il avait animé vingt ans plus tôt des ateliers de peinture), le souvenir de ceux qui y ont été incarcérés.
Nés à Nice et dans le même quartier, mais à quatre années de distance, Ernest Pignon-Ernest et Bruno Paccard y ont passé – sans se connaître – leur enfance et leur adolescence.
Ils se sont rencontrés, à Lyon, au moment où ils travaillaient l’un et l’autre dans les prisons Saint-Paul et Saint- Joseph désaffectées.
De cette rencontre sont nées une amitié et des images croisées.Michel Onfray
Philosophe de l’autonomie de pensée et de vie, personne ne pouvait mieux que Michel Onfray, présenter les images de Bruno Paccard et d’Ernest Pignon-Ernest.
Sans juger des raisons qui ont amené à l’enfermement des condamnés pendant près de deux siècles, il y a dans le fait même de la détention une atteinte d’ordre ontologique qui dépasse tel ou tel cas particulier et demande à se fondre, se reconnaître en une seule image à la fois unique et multiple, singulière et universelle. Ernest Pignon-Ernest
Dans ces bâtiments d’un autre âge, en parcourant ces graffitis, comment ne pas entendre l’écho des cris, des hurlements, des pleurs, des plaintes que renvoyaient ces murs glauques.
Comment ne pas ressentir la rage dans ces pauvres mots : « Ici, les rats te serrent la main, ils mangent mieux que nous, subit, mais n’oublis pas. »
Une phrase à laquelle je pense souvent et qui se passe de commentaire : « La prison c’est dure, la liberté c’est sure, Aïe, Aïe ! ». Bruno PaccardDans l’absolu, toute prison est barbare parce qu’elle met l’homme en cage et lui fait payer d’avoir pu être barbare une fois, un jour, une heure, une seconde fatale (mais pas forcément…) par un châtiment qui est la réitération de l’offense.
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La prison est pleine de boucs émissaires qui dispensent d’avoir à emprisonner les coupables véritables : ceux qui animalisent des personnes auxquelles elles reprochent un jour de se comporter comme des animaux… Michel Onfray