Lauréat du Prix SOPHOT 2012
Exposition : 04/10/2012 au 04/11/2012
Du mercredi au samedi de 13h30 à 18h30
Galerie FAIT & CAUSE
58 rue Quincampoix, 75004 Paris - Tél. +33 (0)142742636
https://www.ikono.be
Le 11 mars 2011, le grand tremblement de terre du Tohoku a fait vaciller une partie du Japon et a soulevé cette vague démesurée pour l’abattre sur plus de 400 kilomètres de littoral. Ishinomaki et Onagawa sont deux villes parmi les plus touchées par le tsunami. La vague y a atteint jusqu’à 20 mètres emportant tout sur son passage, générant des milliers de morts, ne laissant qu’un paysage désolé parsemé de constructions inhabitables. La population fut profondément atteinte et obligée au repli et à la précarité dans de nombreux centres improvisés.
Ce reportage propose une rencontre avec les sinistrés et fait un état des lieux de la reconstruction morale, physique et matérielle, du mois de juin 2011 à mars 2012.
Dans les centres de réfugiés, les sinistrés offrent leurs témoignages contés à fleur de peau. Aussi, depuis leur fermeture en septembre 2011 la population a été relogée dans les appartements construits d’urgence par le gouvernement. Ces derniers restent provisoires, mais les intégrer permet de retrouver un peu d’intimité et de repos ressourçant. Il leur faudra alors affronter une période encore longue et incertaine avant le retour vers une normalité.
Dans les villes, les travaux de nettoyage sont sans fin. À Ishinomaki, un tiers de la ville n’existe plus. Un autre tiers noyé sur le premier niveau est en attente d’être assaini. Les sinistrés, tous solidaires, avec les aides extérieures s’activent à la tâche afin que leurs familles retrouvent leur chez soi.
À Onagawa, la configuration géographique a accentué la puissance et la hauteur du tsunami. Situé au fond de la baie et à flanc de montagne, la quasi totalité de la ville a disparu. Les bâtiments entiers furent simplement couchés ou roulés par la vague, les structures métalliques évidées, les fondations mises à nues. Des montagnes de débris d’architectures s’accumulent en des lieux où les résidences dominaient. Onagawa renaîtra un jour, mais rien de ce qui se trouvait en dessous des vingt mètres ne pourra être rénové. On oubli vite l’ampleur et les conséquences qu’ont engendré une telle catastrophe. Mais sur ces centaines de kilomètres, cette date charnière du 11 mars existera désormais en chacun et en toute chose. Sébastien Lebègue propose un regard photographique objectif et journalistique dans des compositions frontales où le texte, plus que la légende, dicte la situation. En parallèle, un regard subjectif et artistique empreint de sensibilité et d’émotion crie la douleur des lieux dans des images monochromes.