LES MAGNIFIQUES

ELODIE GUIGNARD


Editeur : EDITIONS DE JUILLET
Année de parution : 2012


« Les pèlerins d’Emmaüs »  À la rencontre des compagnons des Peupins : 
Dans les Deux-Sèvres  Élodie Guignard est allée à la rencontre des hommes et des femmes qui font étape à la communauté d’Emmaüs des Peupins, à Peux et Mauléon, en Nord Deux-Sèvres. Une cinquantaine de compagnons font du recyclage leur richesse. Ils collectent les vêtements, les livres, les meubles, les bibelots… que les particuliers n’utilisent plus et les revendent au « bric-à-brac », une foi nettoyés et réparés. Ils travaillent au sein des Ateliers du Bocage à la  réparation et fabrication de palettes ou le conditionnement des emballages plastiques et cartons pour recyclage, mais aussi le démantèlement et la remise en état des téléphones portables et des équipements informatifs qui forment le cœur de l’activité et emploient plus de deux cents salariés.
Des chantiers d’insertion viennent compléter l’accompagnement socioprofessionnel des personnes les plus fragilisées, dans la friperie ou le débroussaillage et l’entretien des espaces verts. Un après-midi par semaine, les compagnons d’Emmaüs rejoignent la Petite Moinie, une ancienne ferme transformée en atelier arts-plastiques. Un passage obligé et attendu pour se reconstruire, en libérant l’imaginaire. C’est là qu’Élodie Guignard a rejoint Françoise, Julie, Iedka, Guy, Ludovic, Joël, Jean-Claude… Elle a pris le temps de montrer à chacun ses travaux, avant de les inviter à jouer le jeu : « En partant d’une approche picturale et artistique, je souhaitais questionner en photographie un des épisodes fameux de la Bible, m’interrogeant sur ce qu’est Emmaüs aujourd’hui et qui sont les pèlerins d’Emmaüs des temps modernes ? ». Rencontre avec Les compagnons des Peupins 
Quand la photographie transfigure 
Se déguiser, se travestir, se mettre en scène  pour au final mieux se livrer au présent singulier de l’humanité plurielle : « Je cherche à représenter les compagnons d’Emmaüs à-travers une galerie de portraits, faisant intervenir divers imaginaires et références. Loin d’être une approche documentaire ce projet aborde le portrait d’une manière artistique, ludique et décalée où se côtoient dans un cadre naturel, personnages, animaux, objets insolites et étranges.  Il n’est pas facile de se laisser photographier, cependant, être pris en photo est valorisant et donne confiance en soi.  On rigole beaucoup à travers des prises de vues parfois loufoques, étranges. Cependant, les compagnons ne sont jamais tournés en ridicule, il s’agit au contraire de révéler la plus belle part de chacun, et ces personnes, souvent marquées par des vies difficiles, sont  transfigurées  par la photographie ».
De cette résidence et de ces rencontres, Élodie Guignard a sélectionné 41 portraits présentés dans l’ouvrage dont le titre s’est imposé de lui-même aux Éditions de Juillet : « Les Magnifiques  ». « Cette faille dans laquelle peut se glisser l’étrange, constitue l’un des enjeux de mon travail. L’étrange dérange, l’étrange interroge… La mise en place d’une réflexion fait intervenir un troisième imaginaire, celui du spectateur. J’essaie avec mes images, d’amener le spectateur à se poser des questions sur la raison d’être de telle situation, tel geste, telle attitude. Ce qui m’intéresse c’est que chacun puisse à travers ce projet, s’exprimer et se questionner. Différents niveaux de lecture et d’interprétation sont possibles ».