WILLIAM DANIELS
Editeur : Emphasis
Année de parution : 2012
Je me souviens avoir vu des images du Kirghizstan pour la première fois à la télévision. C’était en mars 2005. On y voyait des hommes aux traits asiatiques, surchauffés, courant vers un imposant bâtiment administratif de style soviétique. On les voyait entrer et saccager ce qu’ils y trouvaient, certains même piller. Puis sur le toit, des hommes brandissaient fièrement un drapeau.
Cet évènement fut appelé la « Révolution des Tulipes ». On pouvait lire dans la presse que le peuple kirghize, motivé par les injustices sociales subies, venait de renverser le régime autoritaire et corrompu du Président Askar Akaev pour y mettre à sa place Kurmanbek Bakiev.
C’est quelques années plus tard, loin de l’actualité, quand le petit pays était complètement retombé dans l’oubli, que j’ai visité le Kirghizstan pour la première fois. Je devais voir ce qu’avait vraiment apporté cette « Révolution des Tulipes » censée
« instaurer une transition démocratique dans le pays ».
Ladite révolution ne semblait avoir été qu’une vulgaire passation de pouvoir. Les élections étaient toujours truquées, les médias censurés, peut-être même plus qu’avant, des opposants politiques étaient arrêtés. Le pays faisait partie des 15 pays les plus corrompus au monde. C’est toujours le cas aujourd’hui, alors que 40% de la population vit sous le seuil de pauvreté et au moins autant regrette l’époque soviétique. On parle désormais de la « Révolution des Tulipes » comme d’un coup d’état maquillé en révolution populaire.
J’ai continué à visiter le pays au cours de plusieurs voyages. J’ai été confronté à son instabilité croissante, jusqu’à ce nouvel évènement sanglant, en avril 2010.
Nouvelle révolution ; peut-être un peu plus réelle celle-ci. Bakiev, le népotique, est renversé à son tour, après avoir fait tirer sur des manifestants dont 86 seront tués, il se réfugie en Biélorussie, comme l’avait fait Akaev cinq ans plus tôt. S’ensuit une période de grande violence pendant laquelle Osh, la capitale du sud sera le théâtre de clashs ethniques. Officiellement 500 morts, mais près de 2 000 selon de nombreuses sources et près de 400 000 déplacés, en grande majorité Ouzbèke.
Certains disent que le jeune pays ne s’est jamais vraiment remis de l’effondrement de l’URSS, en 1991. Et ce qu’il vit aujourd’hui serait toujours l’apprentissage – douloureux – de l’indépendance. William Daniels
I remember becoming conscious of Kyrgyzstan for the first time when in march 2005 I watched on TV Asiatic looking men surging toward an imposing soviet-style administrative building. Once inside the building they started to vandalise and loot anything they found and soon after a few men appeared on the roof of the building, brandishing a flag. This event became known as the "tulip revolution" and the press reported that the Kyrgyz people, motivated by social injustice, had overthrown the authoritarian and corrupt regime of president Askar Akayev and replaced him with Kurmanbek Bakiyev.
It was a few years later, with the country removed from the limelight and forgotten, that I visited Kyrgyzstan for the first time. I set out to discover what the tulip "revolution", which was supposed to have lead to a "democratic transition in the country", had really accomplished. This so-called revolution seemed to have been no more than a power grab. The elections were still rigged, some media were censured, political opponents were being arrested and Kyrgyzstan was considered one of the 15 most corrupt countries in the world. Even today, 40% of the population live below the poverty line and many look back to the soviet era with nostalgia. Today people speaks of the tulip revolution as a coup d’etat disguised as a popular revolution.
I continued to visit the country over the course of several trips. I was struck by the growing instability there which eventually lead to the bloody riots of April 2010. This was a new revolution, perhaps a little more authentic this time. The nepotistic Bakiyev was overthrown in his turn and found refuge in Belarus, as Akayev had five years earlier. There followed a period of great unrest during which Osh, the major city in the south, was the scene of ethnic clashes. Officially, around 500 people were killed. In truth, the numbers are probably much higher. 400 000 people, mainly ethnic Uzbeks, were displaced from their homes.
Some say the young country never really recovered from the USSR collapse in 1991 and that what it experiences now would be the paintfull learning of independance.William Daniels
Cet évènement fut appelé la « Révolution des Tulipes ». On pouvait lire dans la presse que le peuple kirghize, motivé par les injustices sociales subies, venait de renverser le régime autoritaire et corrompu du Président Askar Akaev pour y mettre à sa place Kurmanbek Bakiev.
C’est quelques années plus tard, loin de l’actualité, quand le petit pays était complètement retombé dans l’oubli, que j’ai visité le Kirghizstan pour la première fois. Je devais voir ce qu’avait vraiment apporté cette « Révolution des Tulipes » censée
« instaurer une transition démocratique dans le pays ».
Ladite révolution ne semblait avoir été qu’une vulgaire passation de pouvoir. Les élections étaient toujours truquées, les médias censurés, peut-être même plus qu’avant, des opposants politiques étaient arrêtés. Le pays faisait partie des 15 pays les plus corrompus au monde. C’est toujours le cas aujourd’hui, alors que 40% de la population vit sous le seuil de pauvreté et au moins autant regrette l’époque soviétique. On parle désormais de la « Révolution des Tulipes » comme d’un coup d’état maquillé en révolution populaire.
J’ai continué à visiter le pays au cours de plusieurs voyages. J’ai été confronté à son instabilité croissante, jusqu’à ce nouvel évènement sanglant, en avril 2010.
Nouvelle révolution ; peut-être un peu plus réelle celle-ci. Bakiev, le népotique, est renversé à son tour, après avoir fait tirer sur des manifestants dont 86 seront tués, il se réfugie en Biélorussie, comme l’avait fait Akaev cinq ans plus tôt. S’ensuit une période de grande violence pendant laquelle Osh, la capitale du sud sera le théâtre de clashs ethniques. Officiellement 500 morts, mais près de 2 000 selon de nombreuses sources et près de 400 000 déplacés, en grande majorité Ouzbèke.
Certains disent que le jeune pays ne s’est jamais vraiment remis de l’effondrement de l’URSS, en 1991. Et ce qu’il vit aujourd’hui serait toujours l’apprentissage – douloureux – de l’indépendance. William Daniels
I remember becoming conscious of Kyrgyzstan for the first time when in march 2005 I watched on TV Asiatic looking men surging toward an imposing soviet-style administrative building. Once inside the building they started to vandalise and loot anything they found and soon after a few men appeared on the roof of the building, brandishing a flag. This event became known as the "tulip revolution" and the press reported that the Kyrgyz people, motivated by social injustice, had overthrown the authoritarian and corrupt regime of president Askar Akayev and replaced him with Kurmanbek Bakiyev.
It was a few years later, with the country removed from the limelight and forgotten, that I visited Kyrgyzstan for the first time. I set out to discover what the tulip "revolution", which was supposed to have lead to a "democratic transition in the country", had really accomplished. This so-called revolution seemed to have been no more than a power grab. The elections were still rigged, some media were censured, political opponents were being arrested and Kyrgyzstan was considered one of the 15 most corrupt countries in the world. Even today, 40% of the population live below the poverty line and many look back to the soviet era with nostalgia. Today people speaks of the tulip revolution as a coup d’etat disguised as a popular revolution.
I continued to visit the country over the course of several trips. I was struck by the growing instability there which eventually lead to the bloody riots of April 2010. This was a new revolution, perhaps a little more authentic this time. The nepotistic Bakiyev was overthrown in his turn and found refuge in Belarus, as Akayev had five years earlier. There followed a period of great unrest during which Osh, the major city in the south, was the scene of ethnic clashes. Officially, around 500 people were killed. In truth, the numbers are probably much higher. 400 000 people, mainly ethnic Uzbeks, were displaced from their homes.
Some say the young country never really recovered from the USSR collapse in 1991 and that what it experiences now would be the paintfull learning of independance.William Daniels
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